Barrières et facteurs facilitant l’intégration de résultats probants aux soins infirmiers en contexte québécois : étude exploratoire-descriptive

JOHANNE GAGNON, FRANÇOISE CÔTÉ, MARLÈNE BOILY, CLÉMENCE DALLAIRE, MARIE-PIERRE GAGNON, CÉCILE MICHAUD, MARIE HATEM ET SARAH-AMÉLIE MERCURE

Avec l’essor que connaît la pratique basée sur des résultats probants, un meilleur recours aux connaissances scientifiques constitue un atout dans le renouveau des pratiques infirmières. Toutefois, des barrières perdurent dans ce domaine. Or, malgré le foisonnement d’études sur ce sujet, aucune n’émane du Québec. Le but de la présente étude exploratoire était donc de documenter de tels facteurs auprès d’infirmières québécoises. L’entrevue semi-dirigée et l’observation ont été utilisées dans deux centres hospitaliers (CH). En tout, 22 infirmières, réparties sur trois unités, ont participé à l’étude. L’analyse a été menée avec le logiciel N-Vivo. Premier constat, la majorité des infirmières interrogées ont affirmé que l’intégration de résultats probants à leurs prises de décisions cliniques permettrait d’améliorer leur pratique. Second constat, elles y voyaient des facteurs facilitants, mais aussi des obstacles.

En regard des facilitateurs, elles notaient l’importance d’une information concrète avec des résultats observables rapidement. Elles croyaient également qu’une meilleure formation dans ce domaine les aiderait. En termes d’obstacles, elles en ont identifié de trois ordres : personnels (p. ex. manque de compétences et d’intérêt), organisationnels (p. ex. manque de temps et de soutien) et liés à la recherche (p. ex. recherches peu pragmatiques et vulgarisation déficitaire). Finalement, l’observation a permis de constater que l’information était souvent éparse sur les unités de soins et l’accès aux ressources difficile. En contrepartie, les deux CH offraient de bonnes ressources bibliothécaires. Il est essentiel d’initier des actions pour renforcer l’intégration de résultats probants à la pratique des infirmières. En ce sens, la connaissance de facteurs facilitants ou nuisibles peut y contribuer.