Les « superinfirmières », une solution miracle pour le futur de la profession infirmière

GENEVIÈVE BRIDEAU ET CLÉMENCE DALLAIRE

Beaucoup considèrent le rôle d’infirmière praticienne (IP), aussi appelée « superinfirmière», par les journalistes, comme permettant de résoudre les problèmes d’aspiration professionnelle et de quête d’autonomie des infirmières. Toutefois, comme cet article le propose, les rôles d’IP pourraient ne pas être en mesure de combler ces attentes, car ils délaissent des éléments au cœur des soins infirmiers pour en acquérir d’autres à partir du champ de la médecine, mettant ainsi en péril la possibilité d’atteindre l’autonomie désirée. Nous débuterons par le rappel des caractéristiques propres à une profession et de l’une de ses caractéristiques principales,  l’autonomie professionnelle.

Ces rappels nous permettront de mieux situer le rôle de l’infirmière praticienne dans l’évolution de la pratique avancée. Nous référerons au cas du Nouveau-Brunswick pour illustrer les effets d’un contexte favorable sur le développement de la pratique avancée, notamment la hausse de la formation initiale, les transformations des systèmes de santé ainsi que le soutien de l’association professionnelle et du syndicat.  Enfin, nous énoncerons les conditions pour favoriser une meilleure autonomie professionnelle et nous soulignerons l’importance de leaders visionnaires et de l’engagement politique de chaque infirmière.  Les rôles d’IP sont un enjeu de taille pour les infirmières car elles risquent d’influencer le développement des soins infirmiers et leur survie en tant que profession.