Aperçu historique. Les pratiques nursing dans le traitement des maladies nerveuses et mentales à l’Hôpital Saint-Jean-de-Dieu

MARIE-CLAUDE THIFAULT
L’art de prendre soin des aliénés se développe à l’Hôpital Saint-Jean-de-Dieu, alors qu’en 1912 une école de gardes-malades y voit le jour. Créée par les Sœurs de la Providence, cette nouvelle école participe à la transformation de l’asile en véritable hôpital. Les religieuses, responsables du service hospitalier, veillent à récuser l’ancienne image d’une garderie pour les malades mentaux en introduisant une pratique professionnelle de soins infirmiers au sein de l’institution. Cet article s’intéresse à la première école de gardes-malades au Québec spécialisées dans le traitement des maladies nerveuses et mentales. L’initiation aux soins infirmiers à Saint-Jean-de-Dieu s’impose comme une manifestation d'avant-garde de la part des Sœurs de la Providence, soucieuses de donner aux étudiantes-infirmières une formation scientifique à la fine pointe des connaissances médicales en médecine mentale. Cet aperçu historique sur les soins infirmiers met en lumière les approches thérapeutiques développées pendant un demi-siècle à Saint-Jean-de-Dieu dans le but de contribuer à l’élimination de préjugés, toujours enseignés dans les universités québécoises, voulant que les hôpitaux psychiatriques, jusque dans les années 1960, n’aient été que des lieux d’hébergement.